Nous avons tous nos petits habitudes, nos rituels. Ouvrir les volets dès le réveil pendant que s'égoutte le café. Préparer les graines de tournesol et la boule de graisse pour les oiseaux. S'asseoir sans trop rien dire, café en main, sans savoir quoi penser face à la fenêtre quand les premiers équipages de mésanges viennent se nourrir. Regarder le ciel plein de nuages sages échevelés porter la lumière de l'aube, hésiter à sortir l'appareil photo, s'asseoir à nouveau, guetter les bruits du voisinage et feindre de ne pas les entendre pour ne voir que les oiseaux. Je peux pratiquer mon petit rituel lorsque je vais visiter mon père. Nous avons à peu près le même. Il se lève de table dès son café bu, ouvre la porte-fenêtre qui mène au jardin et, depuis le seuil, interrompt un instant la danse des oiseaux pour contempler son rosier aux couleurs tendres. Je n'ai pas de rosier à ma fenêtre alors je rêve de roses. Je les rêve, voiles gonflées de vent, tuiles légè